Trop de plaquettes dans le sang après une opération, est-ce grave ?

Les plaquettes sanguines sont des cellules contenues dans le sang tout comme les globules blancs et rouges.

Elles ne possèdent pas de noyau. De ce fait, il n’est pas rare qu’on assiste à une augmentation considérable de la quantité de plaquettes. Cela peut notamment se produire après qu’une opération chirurgicale a été réalisée. On parle alors de thrombocytose.

En France, entre deux mille et cinq mille personnes sont touchées par cette pathologie peu commune.

En quoi ce malaise consiste-t-il ? Est-ce grave ? Est-il nécessaire de s’en inquiéter ? Les quelques paragraphes de cet article vous permettront d’en savoir plus.

Les plaquettes dans le sang : ce qu’il faut retenir

Comme rappelé plus haut, le sang est composé de certaines cellules. Il s’agit notamment du plasma, des globules rouges et des globules blancs. Encore dénommées thrombocytes, les plaquettes sont elles aussi des éléments contenus dans le sang. Elles sont nées de grosses cellules produites par la moelle osseuse. Ce sont les mégacaryocytes.

Le rôle joué par les plaquettes est très important dans le processus de cicatrisation. En effet, elles interviennent au moment de certaines phases du très complexe phénomène de coagulation. Les plaquettes sont alors activées dans le but d’éviter les saignements relatifs aux plaies. Elles interviennent aussi dans le cadre d’une hémorragie interne pour régler le dysfonctionnement. En ce qui concerne la quantité de plaquettes que contient un millimètre cube de sang, la norme retient qu’elle se situe entre 150 000 et 400 000 plaquettes.

Quand peut-on parler de thrombocytose ?

Lorsque les plaquettes contenues dans le sang sont en trop grande quantité, on assiste à une situation anormale. C’est ce qui définit l’hyperplaquettose connue également sous l’appellation de thombocytose ou encore sous celle de thrombocythémie.

En termes plus clairs, cette maladie naît dans la moelle osseuse quand il y a surproduction de thrombocytes. Ces derniers peuvent alors atteindre dans le sang, un taux largement au-dessus de la norme. Ainsi, par millimètre cube de sang, le nombre de plaquettes peut être compris entre 500 000 et 750 000.

Le point sur les différentes sortes de thrombocytose

Il existe trois grandes catégories dans lesquelles les thrombocytoses peuvent être rangées. La première est dite essentielle ou primaire et ne représente qu’entre 10 et 20 % des cas de thrombocytose. Elle est liée aux maladies du sang (pathologies hématologiques).

La seconde forme de thrombocytose est réactionnelle et dite secondaire du fait que cette dernière est la conséquence directe ou indirecte d’un élément extérieur. La cause devra donc être recherchée. Approximativement 80 à 90 % des cas de thrombocytose sont de type secondaire. Bien qu’intenses, elles sont néanmoins passagères. La dernière catégorie de thrombocytose est assez rare. Elle est causée par les particularités génétiques héréditaires.

Trop de plaquettes dans le sang : origines et explications du phénomène

Un genre de cancer du sang, voilà ce qu’est concrètement la thrombocytose. L’augmentation de plaquettes dans le sang peut alors être grave. Il existe un grand nombre de pathologies à la base de cette situation.

  • Des pathologies infectieuses,
  • Des pathologies inflammatoires,
  • Des syndromes myélodysplasiques,
  • Des syndromes myéloprolifératifs chroniques,
  • La maladie de Hodgkin,
  • Une cirrhose,
  • Une grosse hémorragie,
  • Une insuffisance chronique en fer,
  • Une pancréatite,
  • Une thrombocytose primaire (sans cause trouvée),

Une opération chirurgicale, l’ablation de la rate par exemple, peut aussi être à l’origine d’une trop grande augmentation des plaquettes dans le sang.

La thrombocythémie est donc une conséquence à redouter après tout acte chirurgical important. Il peut s’agir d’une lourde chirurgie thoracique, orthopédique, cardiovasculaire ou encore abdominale. C’est également le cas d’un accouchement trop prolongé. En particulier s’il y a eu durant cette opération, une hémorragie importante.

C’est dans ce cas une réaction normale puisque votre organisme commence le processus de cicatrisation. Le corps produit alors des globules blancs et des plaquettes en grande quantité afin de parvenir à juguler toutes les possibles retombées de ladite opération. Effectivement, diverses pathologies peuvent voir le jour à la suite d’une opération chirurgicale. Il peut s’agir de maladies infectieuses ou inflammatoires. De même, il faudra néanmoins s’assurer qu’aucune blessure interne ne s’est rouverte donnant ainsi lieu à une importante hémorragie interne.

Retenez également que tous les actes chirurgicaux lourds, les exercices physiques intensifs et les grands traumatismes peuvent générer beaucoup de stress. Ils représentent en tout 35 % des thrombocytoses réactionnelles.

Les manifestations probables d’une thrombocythémie

Plus le trop-plein de plaquettes dans le sang après une opération chirurgicale se poursuit, plus la situation devient alarmante. Il convient dès lors de s’en méfier à tout prix. Il est alors crucial de faire attention à certains signes précurseurs et d’en tenir compte.

  1. Lorsque vous avez des ecchymoses ou encore une érythromélalgie.
  2. Lorsque vous ressentez des fourmillements dans les membres.
  3. Lorsque vous souffrez de maux de tête oculaires.
  4. Lorsque vous souffrez d’asthénie. C’est-à-dire que vous vous sentez extrêmement et anormalement fatigué.

Ce sont les symptômes que l’on remarque quand la surabondance de plaquettes est depuis trop longtemps présente dans le sang. Cela peut même donner lieu à des hémorragies de la peau ou des muqueuses dans les cas les plus graves. Ces hémorragies sont à la base de divers saignements, dont ceux des gencives ou du nez. Elles peuvent même provoquer des saignements gastro-intestinaux ou urogénitaux.

Des risques de thrombose ne sont pas non plus à écarter. Il s’agit de caillots (agrégats de plaquettes) qui se forment à la suite de l’augmentation excessive du taux de plaquettes dans le sang. Ces amas plaquettaires peuvent provoquer l’obstruction d’un vaisseau, d’une veine ou encore d’une artère. Ainsi, vous pouvez être victime d’un accident vasculaire. Les myélofibroses ainsi que les leucémies sont complications qui peuvent voir le jour sur un plus long terme.

Comment se diagnostique la thrombocytose ?

Le trop-plein de plaquettes dans le sang peut être tout bonnement révélé par une prise de sang. Par la suite, d’autres analyses sont pratiquées dans le but de déterminer l’origine de cette anomalie plaquettaire. Il s’agit entre autres, d’une recherche de maladies auto-immunes ou encore d’un myélogramme. De plus, le bilan complet de coagulation est en général demandé.

Trop de plaquettes dans le sang : ce qu’il faut retenir

Quand il y a dans le sang trop de plaquettes après une opération chirurgicale, c’est en effet grave. Il y a donc des raisons de s’en alarmer. Lorsqu’un certain degré est franchi, cela peut conduire à de préoccupantes conséquences :

  • Les saignements inhabituels,
  • Les saignements des gencives ou du nez.
  • Les petites hémorragies des conjonctives.
  • L’hématome laissé par une hémorragie cutanée.

Au moindre de ces signes, n’hésitez pas à aller consulter votre médecin. Lorsque ce phénomène n’est pas vite pris en charge, il évolue vers des hémorragies plus importantes ou a contrario, vers une obstruction des vaisseaux sanguins. Voilà ainsi résumé l’essentiel des notions à cerner en ce qui concerne la surabondance des plaquettes dans le sang. En vous basant sur l’analyse de cet article, vous pourrez assurément faire face à cette situation aussi délicate que préoccupante.